Qu’est-ce que l’habitat groupé ?

 

L’habitat groupé est un ensemble de logements privés mutualisant certains biens et ressources. Il représente un moyen de concevoir et financer des habitations qui correspondent à nos besoins et nos modes de vie. Un tel choix de fonctionnement nous permet un logement décent et accessible à tous.
En effet l’habitat groupé permet d’intégrer des valeurs telles que la solidarité, le respect de l’environnement et de l’humain. Ce type de logement n’est pas nouveau, il trouve son origine dans le mode de vie des campagnes d’autrefois, à l’époque où les habitants construisaient leurs logements autour d’une ressource commune (une cour, un puits, un potager…).
Depuis le début des années 2000, on assiste à un regain d’intérêt pour ces projets d’habitat à vocation participative. Ce renouveau a été entériné avec le vote de la loi ALUR en 2014.
Le chapitre VI de la loi ALUR est ainsi dédié à la création de « nouvelles formes d’accès au logement par l’habitat participatif ». Cette loi définit l’habitat participatif comme « une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer […] afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis ».

 

 Habitations privées et espaces communs

 

L’habitat partagé du projet « Demain en main » se constitue d’espaces privés (habitations) ainsi que d’espaces communs (jardins, garage, ateliers, salles communes…). Il a pour objectif :

• L’épanouissement de la vie sociale sans affecter l’intimité de chaque individu
• L’accès à un logement sain, de qualité, respectueux de l’environnement
• Le développement de la mixité sociale et générationnelle à travers des prix accessibles

Parties privatives

Nous envisageons des habitations privées allant de 50m² à 90m² agrémentées d’espaces jardins particuliers en fonction des besoins de chacun. L’important pour nous est de respecter la sphère d’intimité des habitants afin d’assurer son bon fonctionnement du lieu et l’épanouissement de chaque habitant.
La conception de ces espaces privés s’effectue de manière réfléchie. En effet, pour pouvoir loger de façon décente chaque foyer, il est nécessaire d’effectuer un vrai travail d’agencement de l’habitat, la mise en mitoyenneté de certaines habitations (moins énergivore, économie en matériaux et en mise en oeuvre) et la mutualisation de certains espaces comme le garage, la buanderie etc.
Cette mise en commun d’une partie de l’habitat nous permet d’aboutir à des logements de taille respectable et accessibles financièrement.

 

Espaces communs

 

C’est en mutualisant les espaces communs que nous cherchons à développer ici un modèle de voisinage fondé sur la coopération, la densification du lien social et la mutualisation des moyens.

A noter que ces lieux sont strictement utilisés par les habitants. Cependant, les autres espaces dédiés aux activités agricoles et commerciales pourront être utilisés par les habitants sous certaines conditions (réservations, tarifs de location, horaires d’ouverture…) :
• Auberge populaire
• Dortoir
• Gites
• Aire naturelle et aire de jeux extérieurs
• Espace atelier coopératif

 

Gouvernance spécifique aux habitants

 

Un des thèmes majeurs lié aux questions d’habitat partagé, sur lequel on se doit d’être particulièrement vigilant, concerne le facteur humain.Le collectif a déjà établi un registre de gouvernance général, cadrant l’écriture du projet. En savoir plus sur la gouvernance : Gouvernance, comment ça marche?

Une attention particulière est à mener sur les modalités de gouvernance du projet d’habitats partagés, non seulement durant la phase de construction, mais aussi une fois les logements terminés. Les premiers retours d’expérience d’habitats partagés de plus de 10 ans, nous permettent d’identifier les quelques étapes indispensables à franchir :

• Rédiger avec les cohabitants ou communauté élargie la charte d’engagement, que chaque famille qui souhaitera résider dans le hameau devra respecter
• Mettre en place une commission spéciale pour l’inclusion de nouvelles personnes et définir le parcours d’intégration (réseau des postulants, durée des séjours découverte sur place, nombre de réunions d’observation,formation au système juridique, participation à des chantiers participatifs…)
• Favoriser l’intégration harmonieuse des nouveaux habitants : transmission de l’histoire du lieu, pédagogie des actions, appropriation de la culture à travers des anecdotes…
• Rédiger le protocole de sortie de l’habitat

 

Techniques de construction

 

En fonction du lieu, on optera pour de la rénovation et/ou des constructions neuves. Nous nous appuierons sur les documents relatifs à l’urbanisme et le conseil d’architectes et paysagistes pour être pleinement intégrés dans l’environnement proche. En termes de technique de construction nous cherchons à privilégier un impact minimum et conscient à travers :
• L’optimisation des espaces, en visant une emprise au sol minimum et des mitoyennetés
• Des matériaux choisis localement, sur la propriété quand cela est possible (terre, paille, bois d’oeuvre…) et limiter ainsi les déplacements et achats inutiles.
• Une rénovation tournée vers l’efficacité énergétique. Matériaux écologiquement soutenables et de qualité supérieure pour une isolation optimale.
• Une architecture dite bioclimatique, pour une gestion du chauffage passif, de la lumière, de la ventilation des bâtiments
• Un assainissement écologique et collectif et une gestion globale de l’eau, source de vie pour tous (phyto-épuration, récupération des eaux, irrigation, bassins…)
Certains habitants souhaitent développer l’auto-construction totale ou partielle de leur habitation. Pour cela, des formations et ateliers seront organisés autour de ces chantiers.